Coin du feu

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A day late, a shilling short

Par les couilles d'Ulric, j'ai frôlé la mort plus de fois en deux jours que sous les drapeaux ! Parole de franc-archer du Reikland ! Et si tu me crois pas, pose donc tes miches, paye ta bière et ferme ton clapet.

Tout a commencé à Übersreik. La vie est dure pour le pauvre soldat sans régiment. J'ai eu mon lot de nuits passées à la fraiche, le ventre vide. Bref, c'était le printemps. J'attendais mon vieux camarade, Rutger Abend, à l'enseigne de la Lune Rouge. Il s'en venait de Bögenhaffen, par diligence, avec je l'espérais un bon plan pour nous remettre à flots. Ah, misère ! Au jour dit, sa voiture n'était point là. Je commence à me dire que mon pécule fond à vue d’œil et que l'aubergiste ne fera pas de sentiment quand j'aurais plus de clinquaille en poche. Ni une, ni deux. Je fais le tour de la compagnie pour voir s'il y en aurait point pour m'accompagner voir ce qui retient la diligence. Au petit matin, on se retrouve à trois pour cheminer. Moi, un moinillon tout noiraud, frère Lars, et p'is un madré qui bouge avec bien trop de souplesse pour être un péquenaud ; Axel qui s'fait appeler. On marche sous la flotte quand on entend un méchant hurlement. Du genre qu'on pousse pas deux fois. Tout le monde dans les fourrés ! On fait pas les fiers, mais on se rapproche. Pétard ! Dans les cinq hommes-bêtes, dont un bon gros Wargor. Ils viennent de saigner le cocher et s'attaquent maintenant au reste des passagers. BLAM ! Un coup de feu part de la voiture. Nous faut guère plus d'un signe de tête avec Axel, on sait qu'on a point beaucoup de temps. Pendant que j'arme mon arbalète, il surine la sentinelle proprement. En moins de temps qu'il n'en faut pour vider une pinte, je plante un vireton dans le cul du Wargor. Demandent pas leur reste, les pourritures. La débandade. Mais non ! Par les tétons de Shallya, n'avait à peine le temps de sortir Rutger et une grosse légume de marchand de c'te maudite diligence, que les hommes-bêtes commencent à corner de leur fichue trompe de guerre. Et il pleut tant qu'ça peut ! L'essieu cassé, Rutger amoché, notre marchand grassouillet, un certain Klaus Von Rothstein de mes deux, qui braille qu'il faut lui sauver sa camelote ! Trop tard, le Wargor a rameuté sa troupe. On est obligé de refaire le coup de poing contre les hommes-bêtes avant de cavaler vers Übersreik à quatre heures de marche de là, la queue entre les jambes.

An eye for an eye

L'avenir s'annonçait pas vraiment radieux. Encore en vrac après la bagarre du midi, J'installe mon vieux Rutger à l'auberge de Lune Rouge, le temps qu'il soigne sa patte. Et p'is faute de récompense, je fais comprendre au sieur Von Rothstein que je l'tiendrais pour responsable si mon ami venait à manquer de que'que chose pendant qu'il se retape. Faut pas déconner non plus ! Je m'demandais déjà comment j'allais bouffer, quand j'entends du bruit dehors. Des bouseux s'égosillaient devant une affiche. Un bourgeois qui chercherait des sortes de déménageurs. J'en étais pas à ma première connerie de la journée, alors je me suis dit que fallait voir. Et c'est marrant, mais l'moinillon et mon surineur semblaient être du voyage eux aussi. Le client a la trentaine, porte la livrée d'un seigneur et une blessure fraîche à la main gauche. Il dit qu'il s'appelle Hendrick, et qu'il est l'homme de confiance de Lord Aschaffenberg. Cela sent le pognon, j'me dis. Pas manqué ! Le lord vient d'emménager dans son nouveau manoir, qu'son épouse lui apporte en dot (pas à moi que ça arriverait ça !). Or le bougre, il se méfie de son personnel. Rapport que le dernier patron, l'a disparu sans laisser de traces... J'me méfierais aussi ! Et il est prêt à allonger six shillings par jour pour qu'on joue les portefaix, et qu'on se mêle aux loufiats pour tirer les choses au clair. Il y aura même une prime si on termine avant l'arrivée de sa chère et tendre Lugdmilla Von Bruner de bonne femme.

On part le lendemain matin. La journée est belle. Le charriot est bien chargé, mais ça roule. Bien sûr, Lars insiste pour enterrer dignement le cocher, vu que c'est sur la route. Punaise, mon dos ! Mais compte pas sur moi pour blasphémer sur Morr, il pourrait nous entendre... Qui ? Morr ?! Nan, Lars ! Bon, on poursuit notre route vers Grunewald Lodge. Sauf que passé Geistbarr, ça commence à devenir sauvage. Et voilà qu'une nouvelle bande d'hommes-bêtes nous colle au train ! Crois-tu qu'ils nous ouvriraient les portes du manoir ? Tu parles ! Quatre hommes-bêtes qui nous tombent sur le râble, et une guibolle en compote pour bibi. Après ça, on comprend que le domaine soit fortifié. C'est pas leur première attaque, à c'qu'ils nous expliquent. Vu l'état général de la place, c'est quand même une chance qu'ils s'en soient sortis. Je regarde Hendrick d'un autre œil. Fallait des tripes pour partir seul jusqu'à Übersreik dans ces conditions. Un serviteur dévoué. J'en ai connu des capitaines que j'aurais suivi n'importe où. Ou presque. Parlons-en tiens ! Rickard Aschaffenberg nous accueille chaleureusement. Je crains que ces manières simples ne ruinent notre couverture, mais je découvre vite que le bonhomme est ainsi. Rude et simple. Un ours en pourpoint. Ils nous explique comment la domesticité s'est retrouvé livrée à elle-même après la disparition de son prédécesseur : Andreas Von Bruner. Il était réputé homme de cour, érudit et sociab'. Notre patron est d'une autre trempe. Réconfort après l'échauffourée aux portes, on nous libère du déchargement des coffres et autres meubles. L'occasion d'aller faire regarder ma jambe à l'hospice. Ils ont un homme de sciences, Stefan Sieger, et une dame de foi, sœur Sonja, qui veillent sur les blessés les plus graves, point encore remis de la dernière attaque. Il y a là leur forgeron nain, Korden Krugansson et le jardinier, Berthold. Un bon gros benêt çui-là, on comprend mieux l'état des jardins... Si l'ecclésiastique semble toute dévouée à sa tâche, malgré qu'elle y voit plus grand chose, le Docteur Sieger a pas l'air enchanté d'avoir été tiré de son cabinet d'études pour veiller des pues-la-sueur. Le nain, notamment, m'a collé la chair de poule, lorsque je l'ai surpris à délirer à propos d'un "œil" effrayant et qu'il m'a chopé la manche pour que j'm'occupe de son "héritage". Et c'est que le début. Bibliothèque, chenil, écuries, chapelle, cuisines, potager, jardin de Morr... Il y a pas loin de vingt-cinq larbins ! On comprend vite ce qui perturbe le patron. Si certains sont aussi froids que zélés, comme le majordome ou la cuisinière, d'autres paraissent amorphes, comme drogués, ou épuisés, ou les deux. Bien au-delà de c'que pourraient expliquer les blessures reçues lors de l'attaque des hommes-bêtes qu'a précédé not' venue. Les soupçons de complot contre le maître s'accumulent. Mais le pompon, c'est le diner ! Tous partagent la table du maître. Mais seulement une partie est au courant que l'un des deux plats a un drôle d'assaisonnement. Du Schlaf ! Une potion soporifique d'après Lars et Axel. Concocté par notre bon docteur avec les ingrédients du potager. Et administré avec la complicité de la gironde Karla Wagner. On découvre la supercherie juste à temps pour empêcher Aschaffenberg et Heinrich de goûter du mauvais plat. La cabale commence et décide de dérouler son plan malgré tout. Lars et moi sommes invités à une partie de carte dans le salon après diner. Une tripotée d'encapuchonnés nous y attend ! On prend la poudre d'escampette. Erreur ! Ils en profitent pour se barricader. Axel, puis Lord Aschaffenberg arrivent en renfort pour donner l'assaut. Et ça y va ! Mais ces enfoirés de comploteurs fuient déjà par la cheminée, au dessus de laquelle trône une méchante croute. Une sorte d'oeil qui m'a bien foutu les miquettes. Tu parles ! C'est sans doute l’œil dont parle le pauvre Andreas Von Bruner dans les bribes de son journal que le bibliothécaire a essayé de nous cacher. Ou bien encore celui qu'a effrayé ce pauvre nain. Lorsqu'on les rejoint sur le toit, ces salopards sont au moins sept, à célébrer leur culte puant sous le regard de Morrslieb. Par le Saint Marteau de Sigmar ! Leur chef c'est ce damné majordome, Piersson. Sale mutant ! L'a caché son œil impie sous un bandeau en faisant croire à une blessure. On lui règle son compte avec Axel, mais pas le temps de se réjouir tu vois ! Les hommes-bêtes repassent à l'attaque. Sont plus de vingt et les encapuchonnés s'enfuient dans tous les coins. J'ai bien cru que c'était la fin. Sans ce fou furieux de maître chiens et ses clébards enragés pour tenir une partie des ungors en respect, on aurait pas réussi à crever le wargor qui menait la harde. Ulric, qu'il avait la peau dure ! Les derniers hommes-bêtes en déroute, on a mis la main sur le bibliothécaire, tandis que la cuisinière et le jardinier et d'autres traitres ont été retrouvés morts, tués par nos assaillants. Le bon docteur Sieger a lui réussi à prendre la fuite. Tu me crois pas ?! Et cette cicatrice, ça vient d'où à ton avis ? T'en vas pas, je t'ai pas raconté comment on a rapporté l'héritage du forgeron nain ! Un marteau, parole, t'en as jamais vu de pareil ! Planqué dans l'autel de Sigmar, c'est pas con, non ? Mais on me l'a fait pas !