Aventures dans l'empire

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Alors que je me trouve au crépuscule de ma vie, surveillant Thomas et Matthias se chamaillant (comme les enfants de treize ans qu'ils sont)au fond du scriptorium sous le regard attendri - ou surprendrais-je de la concupiscence ? - de frère Wilhelm, mon esprit vagabonde et ne cesse de revenir sur les souvenirs de ma jeunesse. C'est avec une certaine délectation que je quitte le présent et les douleurs qui torturent mon corps pour me plonger dans les événements qui ont suivi l'été de mes dix-sept ans.

J'étais alors un jeune homme candide, voire naïf. Ce qui me valu nombre de tapes derrière la tête de la part de Marten. Je me souviens avec une certaine tendresse de ma première rencontre avec ce jeune homme mal dégrossi, de quelques années mon aîné, qui compensait une inculture crasse par un bon sens manifeste, comme l'ont souvent les petites gens. Je crois, pour une raison que j'ignore ou qui me fait défaut maintenant, qu'il venait de se séparer d'une troupe de routiers, tous anciens soldats ou brigands, n'ayant que leur épée et leur loyauté à vendre, et qu'il cherchait quelque puissant pour se mettre à son service. Et je ne peux évoquer Marten sans avoir quelques mots pour Axel. J'ai longtemps crû qu'il était un saltimbanque itinérant, jonglant avec ses couteaux pour quelques piécettes de cuivre. Jamais il ne me détrompa, mais s'il jouait du couteau, c'était plutôt pour détrousser quelque bourgeois imprudent. Même si l'on peut lui reprocher ses activités, il disposait, j'en suis convaincu, d'un certain sens de l'honneur. Je ne crois pas qu'il ait jamais voler quoique ce soit à qui n'en avait de trop. Il y a longtemps que nos chemins se sont séparés, et alors que je suis revenu dans le monastère de mes jeunes années, je ne sais ce qu'il advint d'eux. Je me plais à imaginer Marten menant des batailles à Kislev ou en Arabie pour le compte d'un puissant ou Axel être devenu quelque prince des voleurs à Altdörf.

Pardonne-moi, lecteur, je commence à peine mon récit que déjà je m'égare.

Je me trouvais à la Lune Rouge, un hôtel-relais, quelque peu désemparé, installé devant une écuelle de ragoût à la viande indéfinissable et une choppe de bière éventée. A des lieues de l'ordinaire dont je jouissais quotidiennement au monastère. Pour la première fois de ma vie, je n'avais ni mon père ni l'abbé pour me dire quoi faire. Quelques heures plus tôt, je m'escrimais à recopier quelque ouvrage que je peinais à lire quand on vint me prévenir que le père abbé me mandait séance tenante. Il m'annonça que la nuit dernière frère Friedrich avait fait un nouveau rêve. Il était le plus ancien membre de notre communauté, à moitié aveugle et complètement sénile. Cependant, de rares fois, il recouvrait toute sa lucidité. Ces périodes étaient invariablement précédées de rêves prophétiques, que nous pensions envoyés par Morr. Cette fois-ci, d'après l'interprétation qu'en avait fait l'abbé, il était question d'empêcher une manifestation nécromantique qui pourrait avoir lieu ou à Hugeldal ou à Stromdörf. La seule certitude qu'il avait, c'est que c'était à moi de débusquer le sinistre individu qui dérangeait le repos des morts.