Sauvetage-du-pharao-morgenbladet
Enke Fiskarson n'étant pas lettré, c'est sous forme de coupures de journaux qu'il a donné ses références à William Moore.
Article initialement paru dans le Morgenbladet (hebdomadaire norvégien), au mois de mars 1931. Traduit par la suite pour des magazines anglophones.
Un regard doux dans un visage dur. Traits taillés à la serpe, stigmates d'un bec de lièvre, que dissimulent une épaisse barbe blonde. Ainsi est l'ange gardien du Pharao. En un temps record, bravant les éléments, il a rallié les rescapés avec nourriture, vêtements chauds et tout son savoir faire... en traîneau ! En ces temps de mécanisation et de progrès, c'est donc à une poignée de chiens et leur maître déterminé que l'on doit un bilan aussi clément à la pire catastrophe maritime que l'on ait connu en Mer de Norvège ces dernières années. Le Pharao assurait la liaison entre le Svalbard et Southampton via Oslo, avec à son bord 32 personnes - marins et employés des sites miniers de l'archipel. Dans des conditions météorologiques effroyables, il s'est abîmé sur la côte du comté de Troms. Enke Fiskarson est un jeune homme généreux mais de peu de mots, et il nous faudra beaucoup de patience pour gagner sa confiance. "N'importe qui aurait fait pareil..." nous dit-il finalement.Mais il ne fallait pas être n'importe qui pour affronter les vents et la neige qui se sont abattus sur tout le nord de la Norvège cette nuit-là. Modeste, il tient à nous présenter chacun des chiens de l'équipage avec qui il partage cet exploit.