Golden-trail-new-york-herald

Enke Fiskarson n’étant pas lettré, c’est sous forme de coupures de journaux qu’il a donné ses références à William Moore.

Article publié dans une édition de février 1933 du New-York Herald.

Après le drame qui a frappé la course, l'organisation de cette première édition de la Golden trail sled dog race est consternée.

Cette course de 800 km à travers le territoire canadien du Yukon réunissait la fine fleur des meneurs d'attelage nord-américains, ainsi que des concurrents venus du reste du monde. Sur ce tracé exigeant et rude, la victoire semblait acquise à notre compatriote, William Springfield.

Hélas, la veille de l'arrivée, ce dernier a définitivement joué de malchance. Une erreur d'orientation, puis la casse. Avec des conséquences tragiques. Il aura fallu attendre plusieurs heures après l'arrivée du premier candidat pour que l'on s'étonne de l'absence de Springfield, pourtant grand favori de la course et en tête à l'ensemble des check-points. William Springfield, 39 ans, qui faisait autorité dans la discipline, a été amputé de ses deux jambes, broyées dans l'accident.

Enke Fiskarson, jeune et ambitieux musher norvégien, a donc passé le premier la ligne d'arrivée, sans se soucier du sort de son adversaire. Interrogé sur la question il exprime ses regrets mais affirme, dans un anglais balbutiant, n'avoir eu aucun indice qui lui aurait permis de connaître l'infortune de William Springfield.

C'est à la sagacité et l'abnégation de Peter Sisley, qui avait près d'une demi-journée de retard sur les deux hommes de tête, que Springfield doit la vie sauve. Sisley a remarqué la malencontreuse bifurcation du favori... quand Fiskarson n'en vraisemblablement eu cure.

Saluons tout de même la performance du Norvégien. Quant à la Golden trail sled dog race, David Buchanan, du comité d'organisation, n'a pas souhaité s'exprimer sur sa reconduite l'an prochain.